
Des soldats syriens, le 13 mai 2013 à quelques kilomètres de Qousseir (Photo: Archives/Joseph Eid/AFP)
Les combats font rage ce lundi dans la – très stratégique – ville de Qousseir. Combattant aux côtés de l’armée fidèle au président Assad, le Hezbollah libanais a perdu au moins 23 combattants.
L’armée syrienne et le parti chiite avaient lancé la veille un assaut sur cette ville, qui relie Damas au littoral, sa base-arrière, mais qui est aussi un point de passage d’armes et d’hommes pour les rebelles à partir du Liban voisin. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), avait annoncé que l’armée avait préparé l’offensive terrestre en lançant quelques heures plus tôt une série d’attaques aériennes sur la ville, accompagnés de nombreux tirs d’artillerie et de mortier.
Après s’être emparé de la place centrale et de la mairie, aujourd’hui, l’armée syrienne et les combattants du Hezbollah ont réussi à s’emparer du sud, de l’est et du centre de la ville, et se dirigeait vers le secteur nord où sont retranchés les rebelles, qui tenaient la ville depuis plus d’un an.
La télévision d’État a aussi indiqué que «l’armée poursuivait les terroristes (les rebelles selon la terminologie du régime) dans les secteurs nord et ouest de Qousseir».
Le Hezbollah joue un rôle de premier plan dans les combats et aurait perdu dimanche 23 «membres d’élite».
«Ce sont eux qui ont commencé l’assaut dimanche, ils sont entrés en premier et c’est pour ça qu’ils ont perdu 23 hommes», a expliqué Rami Abdel Rahmane, président de l’OSDH, qui s’appuie sur un large réseau de sources médicales et de militants en Syrie.
Sur sa page Facebook, l’OSDH indique que quatre civils (trois femmes et un homme) ont été tués par les bombardements des forces du régime sur la ville de Qousseir, ainsi que 56 combattants rebelles, neuf soldats réguliers, trois hommes armés pro-régime des Forces de Défense Nationale et 23 combattants du Hezbollah libanais, dans les combats.
Le quotidien Al-Watan (pro-régime Assad) indique ce lundi que «l’armée contrôle la majorité de la ville, ouvre un passage sécurisé pour la sortie des civils».
«La journée d’hier a été la plus difficile depuis le début de la révolution syrienne», a affirmé à l’AFP Hadi Abdallah, un militant à Qousseir via Skype. «Je n’ai jamais vu autant de raids, Qousseir était bombardé de toutes parts».
«Contrairement à ce que dit le régime, il n’y a pas de sortie pour les civils. Chaque fois que nous tentons d’évacuer quelqu’un, on est visé par les tireurs embusqués, même les femmes et les enfants», a-t-il ajouté.
Cette violente bataille que se livre les deux camps intervient alors qu’une réunion du groupe des « Amis de la Syrie », formé de pays hostiles au régime de Bachar al-Assad, doit se réunir à Amman. Onze ministre doivent y participer, dont le secrétaire d’État américain John Kerry.
Après plus de deux ans de guerre civile, 94 000 syriens et syriennes sont morts, selon l’OSDH qui indique également dans un bilan définitif que les violences de dimanche ont fait près de 200 morts, dont 32 civils, 107 rebelles et 58 soldats.
Syrie: les insurgés résistent pour garder Qousseir (Vidéo: euronews)
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