Des membres de la Croix-Rouge libanaise transportent un Syrien blessé à Qousseir dans un hôpital de Chtaura dans la vallée de la Békaa , le 8 juin 2013 (Photo: Archives/AFP)
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), s’exprimant dans la nuit de jeudi à vendredi, le régime de Bachar al-Assad aurait torturé à mort les corps de 16 hommes dans la localité d’Harasta, à quelques kilomètres au nord de Damas.
«Nous avons reçu des informations concernant la mort de seize hommes de la localité d’Harasta torturés par les forces du régime», a ainsi déclaré l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Pour cette ONG basée à Londres et s’appuyant sur un vaste de réseau de médecins et militants, il ne fait aucun doute. Le régime de Bachar al-Assad est bel et bien impliqué dans ces récents actes de barbarie.
Et pour cause, la localité d’Harasta est un fief de la rébellion syrienne. Mais elle est malmenée depuis plusieurs semaines par les offensives répétées des forces armées nationales. La date de la mort des 16 habitants d’Harasta reste pour l’heure inconnue.
Mais l’OSDH a précisé, dans la nuit de jeudi à vendredi, que les informations concernant leur décès sont apparues après que les cadavres eurent été remis aux familles par un hôpital de Damas.
Déjà régulièrement pointé du doigt par les organisations des droits de l’Homme, le régime de Bachar al-Assad est ainsi au cœur d’une nouvelle affaire de torture de ses opposants.
De quoi inquiéter Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. «Cela arrive bien trop souvent que les corps de prisonniers soient rendus à leurs familles avec des marques de tortures», a-t-il assuré, dans un entretien accordé à l’AFP. «Je crains pour la vie de milliers d’autres détenus», a-t-il ajouté, s’alarmant des récents agissements des forces du régime.
D’autant plus qu’il arrive très fréquemment, selon lui, que l’armée syrienne fasse usage de pressions, menaces et invectives à l’égard des familles pour les contraindre au silence. «Cela arrive très souvent qu’un détenu qui a été torturé à mort soit enterré en cachette, à cause des menaces des forces de sécurité aux familles», a ainsi assuré Rami Abdel Rahmane.
Le bilan du conflit syrien dépasse les 100 000 morts
Par ailleurs, l’OSDH a publié, ce mercredi, un nouveau bilan du conflit syrien, faisant état de plus de 100 000 victimes en l’espace de 27 mois d’affrontements.
Mais dans ce bilan provisoire, l’ONG ne tient pas compte du sort des plus de 10 000 détenus et personnes disparues à l’intérieur des prisons du régime, pas plus qu’il ne comprend les plus de 2 500 soldats réguliers et militants du régime détenus en captivité par les combattants rebelles.
«Nous estimons également que le nombre réel de morts des forces régulières et des combattants rebelles est deux fois le nombre documenté, parce que les deux côtés sont discrets sur les pertes en vies humaines résultant des affrontements», a ajouté l’OSDH.
Une perspective bien sombre alors que les affrontements et bombardements se poursuivent dans le pays. Alors que Damas a été frappé, ce jeudi, par un nouvel attentat suicide ayant coûté la vie à quatre personnes, l’OSDH a rapporté, ce vendredi, que cinq habitants de Karak, ville située dans la province de Daraa, dans le sud du pays, ont péri sous les bombardements de l’armée syrienne.
Le bilan de la guerre en Syrie dépasserait les 100 000 morts – 26 juin 2013 (Vidéo: Euronews)
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