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Bachar al-Assad annonce une amnistie quand l’opposition s’inquiète du Hezbollah

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Le président syrien, Bachar al-Assad, a annoncé, ce mardi, une amnistie pour certains crimes ainsi que des réductions de peine, selon l'agence officielle SANA (Photo: Archives/capture CNN)

Le président syrien, Bachar al-Assad, a annoncé, ce mardi, une amnistie pour certains crimes ainsi que des réductions de peine, selon l’agence officielle SANA (Photo: Archives/capture CNN)

À la veille du 67e anniversaire de l’indépendance de la Syrie, le président Bachar al-Assad a annoncé, ce mardi, une nouvelle amnistie pour certains crimes commis avant ce jour ainsi que des réductions de peine.

«Le président Assad a promulgué le décret 23, accordant une amnistie générale pour les crimes commis avant le 16 avril 2013», a annoncé l’agence officielle SANA. Ce décret prévoit ainsi que «la peine de mort sera remplacée par les travaux forcés à perpétuité» et que «les Syriens qui ont rejoint les organisations terroristes ne feront qu’un quart de leur peine».

Pour autant, cette énième amnistie annoncée par le président syrien depuis le début de la révolte en mars 2011 ne s’appliquera pas à tous les détenus syriens. Le décret précise en effet qu’il exclut les «actes terroristes», terme généralement utilisé par le régime pour qualifier l’opposition.

Le décret se veut néanmoins ouvert à la repentance des rebelles armés. «Les détenteurs d’armes qui remettraient leurs armes aux autorités dans un délai de 30 jours [...] et les soldats qui ont déserté» seront ainsi graciés, d’après le texte.

Cité par l’agence SANA, le ministre syrien de la Justice Najem al-Ahmad a ainsi assuré que cette amnistie vise à «renforcer la réconciliation sociale, la cohésion nationale, et les besoins de la vie commune à l’occasion de la fête nationale».

Une vision que ne partagent pas les organisations des droits de l’Homme. Malgré l’annonce des précédentes amnisties, ces dernières ont en effet rapporté que des dizaines de milliers de prisonniers restent encore détenus dans les différentes prisons du pays.

De son côté, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a annoncé, sur sa page Facebook, qu’une pétition devrait être remis au secrétaire générale des Nations unies, Ban-Ki Moon, pour réclamer la libération de l’activiste pacifique, Abdelaziz al-Khayer, arrêté le 20 septembre dernier par les autorités syriennes.

«Adopter une charte nationale» avant de réclamer le départ de Bachar al-Assad

Si le régime y voit un pas en avant vers la réconciliation nationale, l’opposition ne reconnait qu’un nouveau leurre du président syrien, Bachar al-Assad. Pour autant, Qadril Jamil, vice-Premier ministre syrien et chef du Front populaire pour le changement et la libération de la Syrie, branche modérée de l’opposition, a évoqué, ce mardi, la possible ouverture d’un dialogue dans les prochains mois entre les différentes parties du conflit syrien. «En politique, on ne peut jamais citer de dates précises, mais nous pouvons parler d’un avenir proche. […]En politique, l’avenir proche c’est quelques mois, voire quelques semaines», a-t-il déclaré lors d’une visite à Moscou.

De son côté, le ministre syrien chargé de la réconciliation nationale et membre ce Front populaire au sein de l’opposition, Ali Haydar, a affirmé, ce mardi, que la principale priorité des rebelles ne tenait pas au départ de Bachar al-Assad. «Tout d’abord, nous devons adopter une charte nationale, et seulement après passer à l’examen d’autres questions de ce processus politique. La question du départ du président n’a pas encore été soulevée», a-t-il déclaré, ajoutant que «c’est finalement le peuple qui est appelé à résoudre cette question» du départ du président syrien.

Mais l’opposition doit également faire face aux accusations du régime de laisser certains territoires rebelles aux mains d’extrémistes. Des accusations démenties, ce lundi, par le chef des Frères musulmans de Syrie, Mohammad Riad Shakfa. «Il n’est pas vrai que les extrémistes contrôlent les terres libérées», a-t-il assuré en conférence de presse, ajoutant que «ces territoires ne sont entre les mains de personne, ils appartiennent à un front uni de l’opposition».

Le Liban se tourne vers la Ligue arabe

Mais si chaque camp avance ses pions sur le plan diplomatique, la régionalisation du conflit inquiète les pays voisins, tout autant que les rebelles. Dans un communiqué publié ce lundi soir, le Conseil national syrien appelle notamment le gouvernement libanais «à exercer un contrôle sur les frontières du pays et mettre immédiatement fin aux opérations militaires du Hezbollah en territoire syrien».

«Pendant des semaines déjà, des forces dépendant du Hezbollah ont pris pour cibles des villages en Syrie, situés à la frontière des deux pays et ce parti a pris le contrôle de certaines localités, contraignant l’armée syrienne Libre (ASL) à riposter contre les multiples agressions du Hezbollah», peut-on également lire dans ce communiqué, en réponse aux tirs d’obus, ces derniers jours, de la rébellion syrienne à destination d’enclaves du Hezbollah sur le sol libanais.

Fidèle à sa stratégie de neutralité vis-à-vis du conflit syrien, Beyrouth entend saisir la Ligue arabe pour se plaindre des violations syriennes répétées sur son territoire. C’est en tout cas ce qu’a affirmé le ministre démissionnaire libanais des Affaires sociales, Waël Bou Faour, ce lundi, en conférence de presse. «Les attaques et les bombardements, quelle que soit l’identité de leurs auteurs, sont inacceptables. Le ministère des Affaires étrangères prendra toutes les dispositions et entreprendra les contacts qui s’imposent pour faire assumer à toutes les parties leurs responsabilités et pour s’assurer que les agressions ne se répéteront plus», a-t-il déclaré, relatant le compte-rendu du Conseil supérieur de défense.

Mais les divergences internes retardent, pour l’heure, la rédaction de cette lettre à destination de la Ligue arabe, le chef de la diplomatie libanaise, Adnane Mansour, étant peu enclin à transmettre cette plainte. Les relations syro-libanaises apparaissent donc des plus tendues. Et les quelques déclarations respectives ne semblent pas vecteur d’apaisement dans un pays meurtri par plus de deux années de guerre civile.


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